Pratique : si vous roulez en Suisse…

Motard du Jura ou de passage dans la région, si vous devez rouler en Suisse, méfiez-vous des quelques particularités Helvètes…

Pas de 125 avec un permis B

Déjà, ceux qui conduisent une 125 cm³ avec un permis B après avoir effectué un stage de 7 heures en France ne doivent pas passer la frontière : l’équivalence entre un permis voiture et un permis moto n’est pas reconnue en Suisse, et en cas de contrôle, une conduite sans permis sera retenue contre vous. La mésaventure est arrivée à plusieurs frontaliers, arrêtés alors qu’ils allaient travailler en deux ou trois roues sur Genève.

La Confédération helvétique ne reconnaît pas non plus les permis A1 obtenus en « EQUI ». Pour être valable en Suisse, le permis A1 doit avoir été être validé en « EXA ».

Reste alors le problème des nouveaux permis pour anciens automobilistes. Ceux-ci peuvent avoir le permis A1 validé à la date de leur permis B, sans qu’il ne soit précisé s’il s’agit d’un permis obtenu par équivalence (ce qui semble logique) ou par examen. Comme on dit, ça peut se tenter.

La chasse aux motos bruyantes

Les Suisses ont également une vraie aversion pour les « motos rugissantes » et un douanier pourra vous interdire l’entrée du territoire s’il estime que votre moto fait trop de bruit.

Depuis 2016, les motos sont soumises à une directive européenne sur les émissions de bruit et de gaz d’échappement, que le Conseil fédéral a également mises en œuvre en Suisse.

Dès le 1er janvier 2020 un barème fédéral de taxes sera mis en place pour les deux-roues, destiné à être dissuasif contre les motos les plus polluantes et surtout les plus bruyantes. Le calcul sera le suivant : puissance en kW selon la carte grise + le niveau sonore d’homologation inscrit sur le châssis multiplié par 3. [kW + 3x dB] Autant dire que ça va piquer ! La taxe sera ainsi de 483 CHF par an pour une Ducati Panigale V4R, 361 CHF par an pour une Honda CB650 R ou 444 CHF par an pour une Yamaha R1.

Si cette taxe ne concerne que les motards Suisses, la chasse aux motos bruyantes est assez répandue dans les villes comme Genève ou Lausanne. A Genève, il est même question d’installer un radar de bruit (un rapport a été présenté en ce sens à la municipalité le 27 novembre 2018), tandis qu’à Lausanne, au-dessus de 80 Db, les amendes pleuvent. Coût : entre 200 et 300 CHF.

On ne se faufile pas, on ne remonte pas les files

Cela pourra surprendre les motards Français roulant en Suisse, mais se faufiler dans le trafic à moto, dans les bouchons ou aux feux rouges est passible d’une amende, et peut même valoir un retrait de permis. À moto comme en voiture, les règles sont les mêmes : dans une file de véhicules, tout usager de la route est tenu de rester à sa place. Le motocycliste ne restant pas à sa place dans une file de véhicules lorsque la circulation est arrêtée est amendable pour 60 CHF.

Pistes cyclables et voies de bus

Il est également strictement interdit aux motos d’emprunter les bandes cyclables et les voies de bus, avec une tolérance pour les bandes cyclables si le motard ne gêne pas les cyclistes. Le non-respect d’une piste cyclable est puni d’une amende de 100 CHF. Pour la circulation dans une voie réservée aux bus, cela coûte 60 CHF. Mais un agent tatillon pourrait ajouter à ces motifs un dépassement par la droite des véhicules (lire ci-dessous), qui fera grimper la facture.

On ne fait pas l’intérieur

Non, non, non. On ne fait pas « l’intérieur » du Papy qui se traîne et se déporte dans les lacets de Saint-Cergue. Le dépassement par la droite est strictement interdit sous peine d’une amende de 140 CHF.

Pas de chauffe du moteur

Il est interdit de laisser tourner le moteur ou le préchauffer à l’arrêt, si cela n’est pas nécessaire. En cas d’infraction, l’amende est de 60 CHF.

Feux

Depuis le 1er janvier 2014, voitures et motos doivent circuler les feux allumés, même de jour, sous peine d’une amende de 40 CHF.

Enfants à moto

A moto, les enfants de moins de sept ans doivent être installés sur un siège spécial admis par l’autorité d’immatriculation. Les autres passagers doivent être assis à cheval et avoir accès aux marchepieds ou repose-pieds.

Alcool

Mieux vaut éviter de rouler alcoolisé à moto. Et en Suisse, l’amende tombe dès que le seuil de 0,5 pour mille est dépassé (0 pour les nouveaux conducteurs). Si une infraction aux règles de la circulation routière est commise par un conducteur alcoolisé, au-delà de l’amende, il risque une peine de privation de liberté de un à trois ans, ainsi qu’un retrait de permis pendant un mois au moins.

Equipement

Le port du casque est obligatoire en Suisse, sous peine d’une amende de base de 60 CHF. Par contre, contrairement à la France, il n’y a aucune obligation d’avoir des gants, même si le bon sens conseille d’en porter.

Poussette

Un motard qui pousse son deux-roues est considéré comme un piéton en Suisse. On peut donc envisager de pousser sa moto dans une zone interdite aux véhicules motorisés. La manœuvre doit toutefois être effectuée moteur à l’arrêt.

Vitesse

Les excès de vitesse sont sans doute l’infraction la plus commune pour les motards, quelle que soit leur nationalité. Si le permis à point n’existe pas en Suisse, le montant des amendes monte très vite pour ceux qui roulent poignée dans le coin. La marge de tolérance des radars en Suisse est fixée à 5 km/h pour les radars doppler et de 3 km/h pour les radars lasers.
Si un dépassement de vitesse entre 1 et 5 km/h en agglomération est sanctionné d’une modeste amende de 40 CHF, de 6 à 10 km/h, ça monte à 120 CHF pour atteindre, de 11 à 15 km/h, les 250 CHF.

Le barème change un peu hors agglomération où un excès de 16 à 20 km/h coûte 240 CHF. Sur autoroute, un dépassement de 21 à 25 km/h coûte 260 CHF.

Au-delà de 15km/h en ville, 20 km/h hors agglomération et 25 km/h sur autoroute, il y a « dénonciation » assortie d’un passage au tribunal, avec à la clé amende très salée et retrait de permis qui, dans les cas les plus graves et en récidive, peut atteindre les… 12 ans ! Le conducteur étranger pris en excès de vitesse peut aussi être interdit de territoire Suisse.

Indicateur de radars et « zones de danger » interdits

Attention : en Suisse, tous les systèmes permettant de localiser les radars ou de détecter les signaux sont strictement interdits. Les forces de l’ordre pourront vous chercher des noises même si votre Coyote est éteint ou votre portable (ici, on dit votre Natel) est éteint. Même votre GPS doit être reconfiguré dès le passage de la frontière pour ne plus permettre l’alerte à l’approche d’une zone de danger. Pour ceux qui se font pincer l’amende est salée, allant de 200 à 600 CHF en plus de la saisie du matériel.