Grand débat de la FFMC 39 : le Gouvernement en prend pour son grade

Il fallait que ces choses soient dites. Et qu’elles remontent jusqu’aux oreilles de ceux qui prétendent gouverner la France, mais ignorent superbement les quelque quatre millions de motards qu’elle compte…

A l’occasion de la réunion du Grand débat national proposée par la FFMC 39, vendredi 8 mars à Lons-le-Saunier, vingt-trois résolutions ont été adoptées, portant sur les thèmes chers aux motards, mais pas seulement. Et si mobilité, liberté de circuler et sécurité routière ne sont pas des questions prévues par le cadre strict de ce Grand débat, les motards jurassiens ont réussi à les intégrer dans les différents items prévus par le Gouvernement.

L’opposition à la privatisation du contrôle radar s’est ainsi exprimée lors de la discussion sur l’organisation de l’État et les services publics, au même titre que le refus des transferts des services publics au privé, le refus de la suppression de la 2e ligne de SMUR à Lons-le-Saunier ou la mise en place du référendum d’initiative citoyenne. Il a également été question de l’entretien des routes avec la demande express que l’argent des PV serve exclusivement à l’entretien des infrastructures routières. On peut toujours rêver !

Il a également été question d’écologie lors de ce débat, avec des questionnements autour de l’avènement des véhicules électriques (la pollution engendrée pour la fabrication des batteries, l’exploitation des travailleurs travaillant dans les mines de cobalt et de lithium, la fabrication de l’électricité qui, contrairement à une idée reçue, ne vient pas de la prise…) avant de déplorer la mise en place des zones de circulation restreintes dans les aires urbaines, qui vont envoyer au rebut des véhicules qui consomment et polluent peu (s’agissant des motos) au nom d’une règle aussi stupide que technocratique.

Sur la fiscalité, si les participants ont trouvé anormal que les avions ou les bateaux de croisière puissent bénéficier d’un pétrole détaxé ; ils ont en revanche demandé que les équipements de sécurité des motards (casque, blouson, gants, chaussures, etc.) bénéficient d’une TVA a taux réduit, voire pas de TVA du tout, s’agissant de « produits de première nécessité ».

Restait alors le chapitre sur la démocratie, sur lequel il y a beaucoup à dire. D’abord pour se plaindre du passage en force des 80 km/h, mais aussi du peu de représentativité des élus, la non prise en compte du vote blanc, les privilèges des élus et anciens élus, notamment les anciens chefs d’État. Parmi les résolutions adoptées, on trouve ainsi la prise en compte du vote blanc, la mise en place d’un quorum des 2/3 pour le vote des lois, la mise en place du RIC ou encore l’interdiction, pour un Président de la République qui n’aurait pas obtenu un score de plus de 50 % des inscrits de gouverner par ordonnances, par décret ou via le 49-3.

On ne pouvait enfin pas se quitter sans évoquer les questions diverses : le pouvoir d’achat des salariés, retraités et personnes handicapées qui devrait être indexé au coût de la vie ; l’arrêt des privatisations des services publics ou encore le rejet de la loi dite « anti-casseurs », qui est en fait une loi anti-manifs, promotionnée par le ministre de l’Intérieur.

On l’a vu à l’occasion de ce débat, les motards ne sont pas que des « braillards casqués » comme le pensait Giscard en 1980 avant de prendre une rouste à l’élection présidentielle. Ils ont aussi des idées pour davantage de démocratie, de liberté et d’égalité en France. Ils ont donc débattu sérieusement de choses sérieuses même si, en ultime résolution, ils n’ont pas résisté à adresser un pied de nez au Grand débat, votant à l’unanimité une résolution « pour que l’État arrête de nous prendre pour des cons ».

> A TELECHARGER : le verbatim de la réunion et les 24 résolutions